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Montréal, Québec, Canada
Depuis le 11 septembre 2005, je vis et je pense "un kilomètre à la fois". Je me suis demandé quel rêve il me faudrait réaliser avant qu'il ne soit trop tard. Dans mon enfance, ça me fascinait de voir des "mastodontes" circuler sur les routes. Je ne sais pas si je me disais qu'un jour je les conduirais, mais en 2005, oui. J'ai donc entrepris les démarches auprès du CFTR pour obtenir le certificat qui permet d'opérer ce genre de véhicule; tout en me fixant comme objectif de parcourir les routes de l'Amérique sur une distance de 1,000,000 de miles. Après la formation, j'ai décidé de m'y consacré pleinement en vivant dans mon "truck". Je vous dresse la liste des emplois qui m'ont mené jusque là: camelot, coupeur de viande, peintre en bâtiment, entrepreneur en peinture, garçon de table, échantillonneur, analyste en laboratoire, technicien-laborantin, directeur d'un centre de thérapie, concierge, et j'en oublie peut-être... J'ai aussi eu comme activité la représentation syndicale, la politique et la construction/rénovation de plusieurs maisons. Ah oui, je suis le père de 2 filles extraordinaires et le grand-père de 2 autres non moins extra...

1, 2, 3, partez!

On m'a dit qu'il faut être de son temps...
Après quelques hésitations, j'y suis!
Je veux partager avec vous mes idées, mes rêves, mes coups de coeur, mes coups de gueule et mes coups de pied au cul.
Vous me lirez et vous me donnerez votre opinion.
Bonne lecture...  Au plaisir...

lundi 28 janvier 2008

Vous faites ma journée...

Elle était là, accoudée sur cette table chambranlante, concentrée sur les feuilles de papier éparses placées devant elle…

En ce lundi du mois d’août, j'arpentais nonchalamment les rues d’Ottawa à la recherche de je ne sais quoi, à la recherche de je ne sais qui. Je fus d'abord frappé par sa coupe de cheveux rasée et la douceur du blond, presque blanc de sa chevelure.  Je décidai que ce serait cette terrasse qui accueillerait mon errance.  Étonnamment, la place était presque pleine de clients sirotant tantôt un café, tantôt une bière ou je ne sais quoi encore.  Peut-être ces gens profitaient-ils simplement d’un magnifique après-midi chaud et ensoleillé.  Je m’assieds à la seule table disponible, celle collée au mur de vieilles briques rouges.  J’avais un besoin urgent d’étancher la soif qui me tordait, une soif plus mentale que physique.  Sortant récemment d’un divorce somme toute réussi, j’essayais de me convaincre que je pouvais effacer vingt-cinq ans de ma vie, vingt-cinq ans de bonheur.  Force est d’admettre que je n’y réussissais qu’à moitié.  Je suis un alcoolique en rétablissement et je ne voulais surtout pas que mes états d’âme me ramènent à la consommation.  À ce moment précis, un café serait mon salut.

Dès la première gorgée, ma vue fût attirée par l’accoutrement de la belle inconnue.  Elle portait un vieux gilet blanc devenue avec le temps et l’usure plus gris que d'origine.  Le gilet avait été déchiré grossièrement laissant de larges trous remplacer les manches.  De ma position, j'avais une vue directe sur l'aisselle et sur la naissance du sein gauche de la belle écrivaine.  Comment aurais-je pu regarder ailleurs; bien sûr, je devais rester discret.  Elle ne pouvait se rendre compte de ma joie, concentrée comme elle était sur ses feuilles.  Son inactivité physique devait provoquer chez elle un engourdissement.  Régulièrement, elle levait son bras gauche pour porter sa main jusqu'à son cou qu'elle massait délicatement. À ces moments raricimes, le tissu de son gilet s'appuyait sur sa poitrine laissant deviner clairement la pointe de son sein gauche.  Deux, trois, quatre secondes, quatre secondes de pur bonheur.  Lentement elle reposait son coude sur la table et reprenait son écriture.  Jamais pendant l'heure de mon arrêt, elle ne me regarda.  Je ne peux même pas savoir si elle se rendit compte de ma présence.

En quittant le restaurant, mon idée était faite.  Je me dirigeai directement vers la boutique de fleurs située au coin de la rue.  Je demandai à la fleuriste de me choisir la plus belle des roses de son étalage.  Je retounai d'un pas décidé vers la belle accoudée.  En arrivant à sa hauteur, j'étirai mes bras pour surplomber la clôture de la terrasse et déposai la rose sur sa table. Dans mon anglais très approximatif, je lui dit:  "Thank you, you make my day!"  Et elle de me répondre:  "Ça m'fais plaisir!"

Merci mon Dieu!  La vie est belle...

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